PRISE DE PAROLE 21 nov 2011 d'Alain Bolla
Tout d’abord, nous voulons condamner fermement la politique économique et sociale du gouvernement qui favorise les banques, les actionnaires et les entreprises du CAC 40, faisant payer la crise aux populations sur injonction des marchés financiers, des agences de notation, de la Banque Centrale Européenne et du FMI.
Si nous nous réjouissons de l’inauguration d’un nouvel hôpital dont on nous assure qu’il est équipé de matériel à la pointe du progrès pour remplacer le vieil hôpital Font-Pré.
Nous ne pouvons qu’exprimer par la même notre profond mécontentement au regard des conditions dans lesquelles cette opération se déroule.
Les fermetures de services et de lits engagés dans les différents hôpitaux publics de notre département, ne seront pas compensées.
Sous couvert de réduction des dépenses de santé, les différents gouvernements qui se sont succédés n’ont eu de cesse que d’engager des réformes qui ont toutes affaiblies l’hôpital public, remise en cause l’accès aux soins pour tous, transférer des pans entiers de missions publiques au secteur privé et assuranciel.
La tarification à l’acte en a été une étape importante plaçant les hôpitaux publics dans des situations financières très difficiles, justifiant ainsi d’autres mesures de rationalisations faisant ainsi le lit à une autre réforme.
En juin 2009 a été voté à l’Assemblée Nationale la loi Hôpital, patients, santé, territoire dite loi Bachelot.
Les 7 députés UMP du Var ont tous voté cette loi qui accélère la liquidation à terme des hôpitaux publics jugés comme des charges pour la société et vise au démantèlement de l’ensemble de notre service public de santé et de protection sociale, en cohérence avec les orientations du traité de Lisbonne et les exigences des marchés financiers.
On ne peut que pointer à nouveau la responsabilité des élus de droite de notre département qui disent soutenir le peuple et qui dans le même temps donnent leur confiance au gouvernement FILLON et à la politique qu’il mène.
Responsabilité écrasante de la députée Mme Pons qui à quelques mois des élections dit soutenir l’hôpital de brignoles (pas les autres !!) alors qu’elle a voté à Paris la loi du gouvernement FILLON/SARKOZY/FALCO! Comme tous ses collègues de l’UMP.
Cette loi a notamment institué les ARS, avec leurs prérogatives répondant notamment aux exigences politiques de regroupement territoriaux et de partenariat public/privé.
- disparition de la maternité de La Seyne.
- Mais aussi,
- menaces sur l’hôpital de Brignoles
- menaces sur l’hôpital d’Hyères
Notre pays comptait 1379 maternités en 1975, 584 début 2008 et moins de 540 aujourd’hui. La fermeture de la maternité de La Seyne concerne un territoire de 200 000 habitants à l’Ouest du Var. En remettant en cause la proximité et donc les conditions de l’accès à la maternité, le regroupement avec Toulon est lourd de danger pour les familles et les enfants.
La défense de la maternité de La Seyne par la population et les élus est déjà exemplaire ! et la pression doit encore grandir !
L’hôpital de Brignoles a lui, été rénové il y a quelques années, mais il est jugé pas assez rentable !.La population et les élus avec à leur tête le maire de Brignoles Claude Gilardo ont mené de multiples initiatives et manifestations ; 26 000 signatures de la population ont été recueillies sur une pétition, mais aujourd’hui rien n’est encore réglé, et pour cause, il s’agit d’orientations de fond pour l’ensemble des hôpitaux publics !
Et pas seulement celui de Brignoles !
L’hôpital d’Hyères est lui aussi menacé par la fermeture de services incontournables au fonctionnement de l’hôpital.
Un collectif de défense de l’hôpital a vu le jour !
La loi Bachelot vise à privatiser des activités de plus en plus importantes et à inscrire durablement un recul démocratique dans la gouvernance des hôpitaux et des établissements publics de santé.
Mme Bachelot déclare imprégner «la politique de santé française d’une couleur européenne». Son Europe, c'est celle du traité constitutionnel européen (TCE), du traité de Lisbonne, où la santé reste subordonnée à une logique économique libérale dans «un marché intérieur où la concurrence est libre et non faussée »
Elle prétend reconnaître et respecter le droit d’accès aux prestations de Sécurité sociale et aux services sociaux sans préciser si on y accède par un système solidaire et public comme la sécurité sociale ou par un système d'assurance privé.
Les mises en concurrence, les diminutions de remboursements, les privatisations minent notre système de protection sociale.
Cette course effrénée à la réduction des budgets sociaux explique le recul de notre système de santé dans le classement mondial, en faisant baisser toujours plus la qualité du service rendu à la population.
Le marché de la santé a été évalué à3 500 milliards de dollars par an, un pactole que les réformes de l’hôpital en cours tendent à transférer au privé, en lui livrant les activités rentables et donc instaurer une médecine à plusieurs vitesses.
Les derniers événements en Grèce, en Italie et en Espagne nous montrent la pression, énorme qu’exercent les marchés financiers sur l’économie et aussi sur les décisions politiques.
Ils exigent la diminution des dépenses publiques pour l’Education et pour la Santé notamment.
Il est urgent de sortir des griffes du traité de Lisbonne et du carcan des critères de convergences sur les réductions des dépenses publiques.
Mais il est urgent aussi d’engager une véritable réforme du financement de la protection sociale, sur la base du développement de l’emploi, des salaires et d’une assiette de cotisation élargie à l’ensemble de la valeur ajoutée, ainsi qu’aux profits financiers et boursiers.
Cette question est fondamentale pour l’avenir même de notre système de protection sociale et pour l’ensemble des politiques publiques, seules porteuses de solidarités.
Ce débat est au cœur des enjeux d’une véritable politique alternative au libéralisme ! Il est au cœur des enjeux pour une alternative de gauche.
Pour nous communistes, nous faisons le choix de l’humain d’abord !